Les cours du blé continuent de chuter : le prix de cette céréale de base a atteint son niveau le plus bas depuis l’été 2020 sur le marché européen, sous l’effet d’une offre abondante en provenance de la mer Noire qui absorbe la majeure partie de la demande. « C’est une véritable course aux prix les plus bas », observe Sébastien Poncelet, expert des céréales chez Argus Media France (cabinet Agritel). Sur Euronext, il note que « le blé est au plus bas depuis trois ans et demi ». « Nous sommes au niveau d’août 2020 sur l’échéance la plus proche », précise-t-il, avec une clôture du cours mardi soir à 183,5 euros la tonne. Cette tendance se retrouve également à la Bourse de Chicago, où le blé américain de variété SRW (Soft Red Winter Wheat) pour le contrat à court terme a atteint mardi son plus bas niveau depuis plus de trois mois, à 5,475 dollars le boisseau (environ 27 kg).
La chute des prix du blé est généralisée « en raison de la disponibilité toujours importante en Russie et en Ukraine, qui vendent à des prix très bas », explique Jon Scheve, de la société de conseil Superior Feed Ingredients.
« En février, l’Ukraine a exporté plus de 7 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux : elle fait mieux qu’avant la guerre », souligne Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage. Selon les données de l’association de producteurs ukrainiens UGA, les exportations, principalement de maïs et de blé à cette période, ont augmenté de 16 % par rapport à février 2023, la majeure partie de ces produits quittant le pays par les ports de la région d’Odessa (72 %).

